Histoire de l'abbaye
Le songe d’Herluin
Herluin de Conteville comme tous ses contemporains, était fort soucieux de son salut.
« Accidit ut quamdam nocte. dum dormiret, sibi visa sit apparere virgo Maria, manu gestans florem candidum, in modum virgae, nempe lilium. Petens ab eo si vellet sanari ; quo respondente, etiam : Vade (inquit) ad locum cui nomen Grestanum juxta fontem… » (*)
…Il arriva, une certaine nuit alors qu’il dormait, qu’il vit apparaitre la Vierge Marie tenant à la main une fleur blanche en forme de branche, en vérité un lis. Elle lui demanda s’il voulait guérir. Comme il lui répondait que oui : « Va (lui dit- elle) en un lieu nommé Grestain, près d’une source où se trouve une chapelle qui m’a été jadis consacrée mais que le temps a presque détruite.
Tu la rétabliras et y placeras un clerc qui en desservira l’autel. Alors, tu guériras… »
… une guérison qu’il faut bien sûr entendre au sens spirituel.
Peu après, par un autre rêve, Notre Dame lui demanda de fonder, au même endroit, une abbaye pour y accueillir, « à ses frais » précise-t-elle, de nombreux religieux « qui prieraient Dieu nuit et jour. »
C’est ainsi qu’en l’an 1050, Herluin fonda l’abbaye Notre Dame de Grestain.
Dès cette date puis, après un incendie en 1125, de vastes bâtiments furent construits ; une grande église abbatiale, un grand cloître, des bâtiments conventuels pouvant loger, pense-t-on, jusqu’à quarante moines, enfin un mur de clôture enserrant le tout.
Que sait-on d’Herluin ? Fort peu de choses. Certains documents disent de lui qu’il était « nobilis homo » ce qui veut dire un petit seigneur. D’autres disent qu’il était un « probus miles », un honnête militaire.
Herluin était un proche compagnon du duc Robert le Magnifique. Incontestablement son homme de confiance.