Histoire de l'abbaye
Arlette
Arlette était la fille d’un tanneur de Falaise.
Lorsque, à Falaise, le futur duc de Normandie, Robert le Magnifique, aperçut la jeune fille lavant du linge dans une fontaine, il en tomba immédiatement éperdument amoureux.
Ils avaient tous deux environ seize ans…
Ecoutons le trouvère Benoît de Sainte Maure :
Elle s’avait la color plus fine
Que flors de rose ne d’espine
Ne rien séant, boche e menton Rien n’eut plus avenant façon
Ne plus bel col, ne plus beaux bras.
… et le chroniqueur, Philippe Mouskes, qui vante sa beauté, mais aussi sa bonté :
(Elle)… devint si belle
K’il n’ot dame ne demoisiele En la tière, de sa biauté
Ne de valeur ne de bonté.
Robert l’épousa selon la tradition païenne des Vikings, à la « danwhe manere », la manière danoise.
Icele ama moult e tout chere,
Mais ci la danwhe manere
La volt avoir, non autrement.
Ce dist l’estoire, qui ne ment.
De cette union, non reconnue par l’Eglise, naquit Guillaume, le futur Conquérant et roi d’Angleterre.
Lorsque l’enfant eut environ sept ans, Robert, décida de faire un pèlerinage en Terre sainte. Dans le cas où il mourrait en route, il demanda à Herluin d’épouser Arlette, et sans doute aussi de protéger le petit garçon dont il avait fait son héritier et dont il prévoyait qu’il serait fort menacé par tous ceux qui contesteraient sa légitimité.
Robert mourut à Nicée en Anatolie. Herluin épousa donc Arlette, à l’église bien sûr, un mariage dont naquirent plusieurs enfants, dont Odon, futur évêque de Bayeux, et Robert, futur comte de Mortain.